La prononciation des doublets abrégés
Mis à jour le 2025-08-20.
Il est possible de classer les doublets abrégés en termes d'aisance de prononciation.
De gauche à droite :
Les mots épicènes, pour lesquels aucune troncation n'est nécessaire. Dans un tel cas, les doublets abrégés ne posent aucun problème de prononciation (un, une ou un·e comptable).
Les mots épicènes à l'oral, c'est-à-dire les mots pour lesquels les formes féminine et masculine sont identiques à l'oral1. Le doublet abrégé est donc, lui aussi, identique dans sa prononciation (les ingénieurs, ingénieures ou ingénieur·es).
Les mots pour lesquels la forme féminine serait identique aux doublets abrégés, si l'on traite le point médian comme une apostrophe. Par exemple, en acceptant cette convention de prononciation, une comédienne et un·e comédien·ne seraient homophones.
Les mots dont la soudure est aisée. Un auditeur et une auditrice font un·e auditeur·rice, puis, en simplifiant, un·e auditeurice. On peut critiquer la forme d'un point de vue esthétique ou euphonique, mais ces doublets abrégés ne posent pas problème sur le plan de la prononciation.
Les mots qui forment des doublets abrégés dont la prononciation est incertaine. C'est le cas notamment des mots en -eux au masculin et en -euse au féminin. Logiquement, le doublet abrégé pour patenteux et patenteuse serait patenteux·se, mais que faire du x, muet au masculin? Faut-il le prononcer? Et le s, qui a valeur de z dans patenteuse, comment se prononce-t-il?
Les mots qui, en plus d'une prononciation incertaine, créent des doublets abrégés dont la graphie, elle aussi, est incertaine. C'est le cas des mots au masculin en -er et au féminin en -ère. Le -er de berger se prononce é, ce qui complique la création de doublets potentiellement prononçable. Doit-on prononcer berger·ère comme bergerère, ou comme bergé·ère? Et quelle orthographe serait la plus adéquate pour la lecture et la compréhension?
On pourrait également parler de bivalence (Labrosse, 2006).↩